Vendredi Lecture, Les Sciences Ça Nous Regarde, Livre, Vulgarisation Scientifique

[Vendredi Lecture] : Les Sciences Ça Nous Regarde

 Les Sciences Ça Nous Regarde : un ouvrage pour replacer les citoyens au cœur des sciences

 

Les Sciences Ça Nous Regarde va vous faire aimer encore plus les sciences ! Toute les sciences !

Vendredi Lecture, Les Sciences Ça Nous Regarde, Livre, Vulgarisation Scientifique

Pour certains, c’est encore les vacances scolaires, et donc, pour combler l’ennui de ces vacances (oui, oui, je suis sure que vous n’avez rien à faire), je vous propose un petit rendez-vous lecture. Et plutôt que de vous conseiller le dernier Cosmo’ (soit dit très intéressant pour connaître les Saint-Valentin des uns et des autres), que diriez-vous du livre Les Sciences Ça Nous Regarde ?

Il s’agit d’un recueil d’histoires de sciences écrites par différents scientifiques sous la direction de Lionel Larqué et Dominique Pestre et publié aux éditions les Empêcheurs de Penser en Rond et la Découverte en 2013.

 

Les Sciences Ça Nous Regarde : 53 histoires de sciences parfois intégrées dans la Grande Histoire

Saviez-vous que c’est grâce à la marine et aux constructions navales que vous pouvez maintenant vous promener dans la magnifique forêt de Fontainebleau ? Ou encore que la pisciculture, c’est-à-dire l’élevage des poissons, était le fruit d’une expérience d’un pêcheur Vosgien ? On pourrait même dire que c’est grâce aux artisans que la Révolution Industrielle a eu lieu ! Et oui, tant de découvertes scientifiques inédites et qui sont en réalité dues à de parfaits inconnus. C’est ce que doivent être les sciences : une histoire de société où les héros seraient les citoyens ordinaires ! Ce livre est là pour leur rendre hommage et pour vous montrer que les sciences sont l’affaire de tous.

En effet, ces 53 histoires de sciences ont été écrites pour sensibiliser sur les intrications entre les mondes politique, technique et social. Cet effet mosaïque du recueil permet de recenser différents thèmes au travers d’histoires agréables à lire et accessibles à tous, avec à la fin une morale. Une façon d’écrire qui peut un peu rappeler les Fables de la Fontaine. Ces différentes histoires illustrent une culture du partage, de la socialisation des enjeux et de leurs réinterprétations liées à la recherche, à la science et à l’innovation. C’est en effet l’un des objectifs de cet ouvrage : promouvoir une culture du partage et remettre les sciences en démocratie.

 

Les sciences sont l’affaire de tous

Les sciences sont des productions humaines, des « artefacts » au sens premier du terme ! Elles sont donc fabriquées par des humains (et malheureusement, pas toujours pour des humains), avec des risques d’erreurs humaines. Il est donc important que tout le monde s’y intéresse, que tout le monde ait un avis et une opinion afin de pouvoir les critiquer, les apprécier, voire les « contrôler ». En tout cas, avoir un œil averti sur ceux qui font les sciences.

En effet, ces dernières années, il y a eu une montée des critiques, notamment contre les savoirs « experts ». Or, les sciences ne devraient pas être l’apanage des seuls scientifiques et « experts ». Au contraire, les savoirs scientifiques pénètrent dans la société et sont utilisés par les citoyens qui doivent parfois les accepter tels quels. Ils ne peuvent donc pas les ignorer ou les utiliser sans en connaître les conséquences. Il est important de comprendre leurs implications et d’en devenir de véritables utilisateurs éclairés, et non aveuglés. Chacun doit être conscient que les sciences et la société sont étroitement liées et intriquées. Elles évoluent ensemble et s’influencent. Le citoyen doit donc être un acteur de ses évolutions et pas seulement un spectateur passif et impuissant.

 

Les Sciences Ça Nous Regarde : un ouvrage pour se réapproprier les sciences

Les Sciences Ça Nous Regarde est une aide, un moyen pour les citoyens de pouvoir se réapproprier les sujets de science. Une façon de leur faire comprendre qu’ils ont un rôle primordial à jouer ! Et ce, dans toutes les sciences ! En effet, l’ouvrage ne traite pas seulement des sciences exactes (mathématiques, chimie, biologie…), mais aussi des sciences sociales, telles que celles économiques ou juridiques. Ces sciences montrent aussi des technicités, des démarches expérimentales et des méthodologies, qui peuvent très bien intéresser des structures, telles que des associations.

De plus, ce recueil propose aux citoyens de s’interroger sur des sujets et des débats d’actualité. Par exemple les OGM, la question du nucléaire ou encore les normes de sécurité. Il faut que les citoyens s’interrogent sur leurs rapports aux sciences. Aujourd’hui, il y a production d’une énorme quantité de connaissances, qui est véritablement indigeste pour la société. Elle n’a pas la possibilité de prendre du recul ou de se les approprier. Elle peut donc difficilement développer un esprit critique ou discuter de ces connaissances produites. Les histoires proposées permettent donc de se poser des questions et d’essayer de s’approprier une partie de ces nouvelles connaissances.

Une hypothèse importante et sous-jacente du livre est qu’il n’y a rien de plus partagé que la démarche scientifique expérimentale. Cependant, les sociétés ont du mal à avoir plusieurs raisons qui s’affrontent, plusieurs cadres argumentatifs. Or, les sciences ne peuvent pas parler « d’une seule voix ». Les expertises et les résultats sont forcément multiples avec différentes rationalités qui se complètent. Il faut donc ()apprendre à débattre, à confronter et à défendre des points de vue. Ceci permet de s’approprier totalement des sujets de sciences, notamment ceux qui font controverses, et pouvoir s’en faire un avis éclairé.

 

Les Sciences Ça Nous Regarde pour comprendre le monde et ouvrir la boîte noire de la Recherche

Les sciences sont souvent liées aux « Puissants » (protectorats) et sont donc souvent orientées vers des sujets qui intéressent ces puissances. Pourtant, ces sujets ne sont pas forcément dans l’intérêt de la société et des citoyens. Les chercheur.cheuse.s doivent obtenir des financements. Or, ce sont souvent les consortiums ou les lobbys qui décident des financements. Les sujets étudiés sont donc ceux « à la mode », qui sont destinés pour seulement une partie de la population. Le citoyen doit en avoir conscience pour pouvoir donner son avis et  orienter les sujets de recherche. Cela lui permettra de comprendre pourquoi certaines recherches sont menées. Il faut ouvrir la « boîte noire de la Recherche ».

Les sciences ont de plus une vocation « pratique ». Elles permettent de tester et d’expérimenter. Ceci afin de chercher à contrôler et à comprendre la nature et l’environnement qui nous entourent. C’est très important que les citoyens puissent participer à cette compréhension du monde, notamment pour être plus résistants au « fake-news ». Ces dernières explosent actuellement en raison d’Internet et des réseaux sociaux. Les citoyens doivent apprendre à les combattre pour ne plus être dans la crainte et la méfiance envers les sciences.

 

Des citoyens de plus en plus intéressés

Ce qui est très positif aujourd’hui, c’est qu’il y a une ouverture de plus en plus importante du monde de la recherche et des sciences. De nombreuses structures de médiation scientifique et des dispositifs de médiation scientifiques innovants émergent (je vous en ai notamment parlé dans cet article, ici). Il y a également un essor de ce que l’on appelle « les sciences participatives » et les sciences « amatrices ». Elles sont souvent très utiles et qui permettent souvent de compléter les sciences académiques. Par exemple, la semaine dernière, un astronome amateur a photographié la naissance d’une étoile supernova (à retrouver ici). Ces nouvelles façons d’étudier les sciences apportent de nouveaux sens et de nouveaux rapports des citoyens aux sciences. Ils se sentent maintenant concernés, impliqués et écoutés. Et, malgré de nombreuses « théories du complot », il y a une bonne confiance de la société envers les sciences aujourd’hui, comme le révèle cette étude, .

Sciences participatives : les sciences participatives sont des programmes de collecte d’informations impliquant une participation du public dans le cadre d’une démarche scientifique. Ce sont des formes de production de connaissances scientifiques auxquelles participent des citoyens intéressés, de façon active. La biologie, et notamment l’étude de la biodiversité, utilise souvent les sciences participatives. Elles permettent le comptage des espèces d’oiseaux, de papillons, de fleurs…

Pour résumer, ce livre pourrait avoir un crédo : « les sciences pour tous, partout et au service de tous ».

Pour en savoir plus, il y a eu une très bonne émission sur France Culture en présence des auteurs, à retrouver .

 

Avez-vous lu ce recueil d’histoires ? Êtes-vous d’accord avec cette analyse ? Cet article vous donne-t-il envie de le lire ?

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4 commentaires

  1. […] Retrouvez cet article sur le nouveau La Science En Passant à ce lien. […]

  2. […] il est encore temps d’y remédier ! Et pour vous en convaincre, je vous invite à cliquer ici […]

  3. […] parlé du recueil de 53 histoires de sciences : les Sciences Ça Nous Regarde (article à retrouver ici), un livre qui parlait surtout de sciences en société et des controverses qu’elles pouvaient […]

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