Fête de la Science, Élodie Cheyrou, FDS; Communication Scientifique

Élodie Cheyrou et une histoire de la Fête de la Science

Élodie Cheyrou, une passionnée de communication scientifique

 

Élodie Cheyrou nous parle de communication scientifique !

Fête de la Science, Élodie Cheyrou, FDS; Communication Scientifique

Tout d’abord, très belle année 2021 cher.e.s lecteur.trice.s ! Je suis ravie de vous retrouver pour un nouveau cycle sur La Science En Passant !

Pour cette année 2021, j’ai envie de laisser un peu plus la parole à des professionnel.le.s de la communication scientifique. Une bonne manière de découvrir leurs différentes missions et surtout leur vision de la communication scientifique et leur perception de son évolution.

Pour ouvrir le bal, c’est Élodie Cheyrou qui nous parle de ses projets, en particulier le renouveau de la Fête de la Science. Un bel exemple pour discuter de communication scientifique, de son évolution, de ses objectifs… et d’innovations ! En effet, l’année 2020 aura été particulièrement marquée par la mise en place de nouvelles méthodes et de nouveaux dispositifs.

Êtes-vous prêt.e.s à plonger dans les coulisses de la Fête de la Science avec Élodie Cheyrou ?

 

Élodie Cheyrou, une fan de sciences avant tout

Démarrer dans les neurosciences…

Fête de la Science, Élodie Cheyrou, FDS; Communication Scientifique

© Pixabay.

Élodie Cheyrou est, avant tout, une chercheuse passionnée et curieuse. Elle commence sa carrière dans les neurosciences. En effet, depuis petite fille, elle avait un rêve : celui de comprendre le cerveau.

Pour cela, elle s’attelle donc à des recherches fondamentales avec l’objectif de « repousser les frontières de la connaissance », afin d’en savoir plus sur ce que nous sommes, sur qui nous sommes.

Ce qui frappe en premier lieu chez Élodie, c’est son dynamisme. Elle est effectivement très vive et sympathique, l’entretien a donc vraiment été agréable et passionnant. Élodie a besoin que ça bouge et elle me le confirme ! Elle cherche des missions dans lesquelles elle peut évoluer et avancer. Le secret de cette motivation ? Sa soif de connaissance ! C’est vraiment son principal moteur.

 

… Continuer dans la communication scientifique…

Après le doctorat, Élodie Cheyrou a finalement l’occasion de rentrer dans une agence de communication. Cette dernière était en effet très intéressée par son profil qui permettait de répondre aux besoins de clients dans les secteurs de la santé et de la recherche.

C’était un nouveau défi pour Élodie et l’occasion pour elle de découvrir de nouveaux horizons. Elle se forme à la communication sur le tas et en suivant une formation : les relations presse, les événements, la communication d’influence, le mécénat d’entreprise et les levées de fonds pour des projets de recherche… Cette agence de communication correspond ainsi à la première expérience d’Élodie en communication scientifique. Elle devait en effet « traduire » un langage scientifique à destination d’entreprises, de professionnels ou de journalistes.

Pour Élodie, cette expérience avait un autre objectif principal, celui de travailler en équipe. Elle a pu travailler sur des projets collectifs avec des personnes qui échangent, discutent… Élodie pouvait de plus accompagner les projets et les faire évoluer dans le temps.

Ce deuxième objectif, c’est principalement à l’INSERM qu’Élodie va le réaliser, pendant près de 10 ans. Dans cet institut, elle va participer à créer les conditions de la rencontre entre les scientifiques de l’Institut et le grand public :

Ces événements ont permis de rassembler autour d’un même sujet différents acteurs en lien avec les savoirs, issus des délégations régionales de l’INSERM ou encore des services de communication des organismes de recherche. L’exposition « La Science a du goût », réalisée à bord du train « Saveurs et Santé », en particulier, a été, pour Élodie, le premier travail en étroite collaboration avec le Ministère en charge de la recherche. Ensuite, il lui a été faite une proposition alléchante : relancer la Fête de la Science.

 

… Et relancer la Fête de la Science !

Fête de la Science, Élodie Cheyrou, FDS; Communication Scientifique

© FDS.

En effet, à ce moment-là, la Fête de la Science manquait de coordination et de cap. Il lui fallait « un pilote » pour la redynamiser et effacer son côté vieillot. L’idée proposée à Élodie Cheyrou était alors de la restructurer, notamment en mettant en place une coordination nationale.

Ce projet tombait à pic pour Élodie qui adore s’investir dans la reconstruction de projets de fond en comble, afin de les améliorer et de les faire évoluer. C’était pour elle un vrai défi, un vrai challenge à relever. De plus, travailler pour le Ministère implique également un lien avec le politique, une dimension nouvelle pour Élodie.

Relancer la Fête de la Science lui a également permis de renforcer la structuration du réseau des coordinations régionales de la Fête de la Science et son animation. C’est en effet très intéressant de se mettre à plusieurs pour mutualiser les réussites, mais aussi les échecs ! En apprenant de ses erreurs, on peut faire évoluer tout ce qui est proposé aux publics. Il est ainsi possible de faire évoluer les formats, d’expérimenter, notamment avec le développement des sciences participatives et du numérique. Le maître mot est de toujours s’adapter, en particulier dans ce contexte « COVID ».

 

Quand Élodie Cheyrou nous explique pourquoi la Fête de la Science est incontournable

Un événement de culture scientifique unique

La Fête de la Science est un événement national d’ampleur qui rassemble tous les acteurs de la culture scientifique du pays. Il y a une réelle volonté politique derrière depuis sa création, c’est-à-dire il y quasiment 30 ans. En effet, l‘événement est lancé en 1991, un très bon millésime…

Cet événement est un vrai coup de projecteur sur les sciences et la culture scientifique de manière populaire et festive. Il a pour but d’élargir cette image parfois trop « scolaire » de l’événement. Il y a de vraies approches de fond et de sens et une ambition d’échanges et d’interactions entre les publics, les médiateurs et les scientifiques.

La Fête de la Science a vraiment pour vocation de démocratiser les sciences. Sa dimension unique est très importante pour les publics, les médias et le Ministère. Pour ce dernier, l’événement permet de structurer le réseau des acteurs et aussi de lancer des projets à l’échelle nationale qui perdurent ensuite toute l’année. L’événement va permettre de les lancer, de les présenter et de les impulser en les rendant visibles (ex. : Sciences en Bulles qui est présent dans les collections de prêt des CDIs, BUs et bibliothèques).

 

2020 : une édition très particulière

L’année 2020 aura été particulièrement marquée par les confinements. De ces derniers, beaucoup de positifs sont aussi à tirer. Ils ont ainsi vu de nouveaux outils émerger. Ainsi, l’édition de la Fête de la Science a été très numérique. Un événement numérique est intéressant car il permet de faire tomber les frontières géographiques et de le suivre de n’importe où. Cette dimension conduit à une démultiplication des publics, avec de nouveaux participants qui n’auraient peut-être pas pu participer aux éditions « physiques » car ils n’étaient pas disponibles ou trop éloignés.

De nombreux dispositifs innovants doivent être conservés et la dimension numérique doit donc être ajoutée à la dimension physique. Ajouter et surtout pas remplacer ! De plus, attention, le numérique ne doit pas consister en seulement quelques vidéos. Il est important de ne surtout pas perdre l’interaction, qui est indispensable. Comment utiliser ces outils numériques ?

  • Pour quelle chronologie ? Teasing en amont, et ensuite ?
  • Pour quels événements ? Ponctuels ?
  • Avec quels Outils ? Twitch ?

L’édition de 2020 était inédite. Elle a ouvert des portes, qui n’auraient peut-être pas pu être ouvertes et a permis de rencontrer un nouveau public !

Fête de la Science, FDS, Communication Scientifique

© Pixabay.

 

Les défis et les évolutions de la communication scientifique pour Élodie Cheyrou

Une évolution au sein des scientifiques

Élodie Cheyrou a remarqué une certaine évolution au sein des chercheur.se.s, notamment auprès des plus jeunes qui ont une certaine appétence pour aller vers les publics, transmettre et partager leurs savoirs. Cette nouvelle génération semble vouloir plus développer la communication scientifique.

Il y a de plus en plus d’initiatives qui émanent des jeunes docteurs et doctorants. La BD Sciences en Bulles est, par exemple, une bonne alternative à Ma Thèse en 180 Secondes, pour les doctorants qui n’auraient pas envie de monter sur scène.

Au niveau des publics, en revanche, il semble un peu compliqué de voir s’il y a, ou non, une évolution, sans études dédiées. Pour autant, les sondages montrent qu’ils sont intéressés par les sciences, bien qu’il y ait toujours un biais au niveau des jeunes filles. Pour dépasser ce biais, il est donc important que les sciences soient incarnées par des femmes, notamment dans les médias. Il y a déjà une belle évolution aujourd’hui, mais il ne faut pas baisser les bras.

Dans tous les cas, la curiosité est toujours là !

 

Les nouveaux enjeux de la communication scientifique

La communication scientifique doit évoluer avec son temps. Elle doit être en phase avec les demandes des publics. Qu’attendent-ils ? Connaître leurs attentes nécessite de les interroger et d’étudier leurs envies et besoins.

La communication scientifique doit vivre avec son temps. Aujourd’hui, cela veut dire prendre en compte le numérique, mais pas que ! La participation doit aussi occuper une place importante. Il est important de permettre aux citoyen.ne.s de s’intéresser et de participer aux sciences dans leur quotidien. Finalement, la Fête de la Science pourrait devenir une sorte de « forum des activités scientifiques de la rentrée ». En effet, cet événement permettrait aux publics de s’informer, de découvrir en réalisant par eux-mêmes et pourquoi pas d’aller plus loin en participant à une enquête ou à un projet de sciences participatives. Le nouveau challenge de la communication scientifique pourrait finalement être de rendre les citoyen.ne.s réellement actif.ve.s.

En revanche, il ne s’agit pas, bien sûr, de remplacer les scientifiques. Au contraire, il s’agit d’associer les publics et les scientifiques pour aller plus loin, voir de nouveaux horizons. L’amateurat a le vent en poupe et les sciences participatives sont un modèle très intéressant. Il faut faire participer les publics à la recherche pour qu’ils la comprennent mieux et qu’ils découvrent comment elle s’organise.

La communication scientifique doit davantage favoriser les interactions et renouer le lien de confiance avec les chercheur.se.s. Une participation active des publics leur permettra aussi de se forger une opinion éclairée sur les dernières avancées scientifiques plutôt que de relayer des peurs ou des fausses informations.

 

Les trucs et astuces d’Élodie Cheyrou pour un événement de qualité

Finissons cet article avec quelques conseils de la part d’Élodie, pour réussir au mieux vos événements de culture scientifique.

Le succès dépend principalement de la qualité du fond scientifique et de la qualité de la médiation. Il faut donc être vigilant sur l’aspect scientifique et sur la médiation mise en place. La Fête de la Science, par exemple, programme énormément de projets qui sont de « vraies » « pépites », tant sur le fond scientifique, que sur le type de médiation proposée. La facilité d’accès à travers des événements dans des grosses villes, mais aussi dans les territoires plus ruraux, est aussi un point incontournable. La gratuité est une grande force de la Fête de la Science.

Puisque vos événements présentent des pépites, il est important de le faire savoir, donc, attention à la communication ! Le fond peut être exceptionnel, si on ne communique pas dessus, il ne sera pas connu. Il est donc important de prévoir du temps après la mise en place de la programmation pour communiquer et donner envie. Il faut travailler précisément l’image et communiquer dans les médias, créer des communiqués de presse (ces derniers ont apporté +15% des retombées presse pour la Fête de la Science en 2018 et 2019).

Une bonne astuce est aussi d’incarner les sciences. On peut passer par des ambassadeurs, des scientifiques qui représentent leur région ou leur organisme de recherche. Pour la Fête de la Science, il y a aussi un parrain ou une marraine (re)connu.e, médiatique, mais non scientifique. Ces personnes vont pouvoir exprimer leur intérêt et leur curiosité pour les sciences, leur envie de participer aux événements et vont ainsi les promouvoir et les faire connaître.

Vous aussi, n’hésitez pas à partager vos conseils et vos astuces pour un événement réussi !

Fête de la Science, FDS; Communication Scientifique

© Pixabay.

 

Et pour vous, quels sont les prochains enjeux de la communication scientifique ?

Professionnel.le.s de la communication scientifique, si vous souhaitez témoigner, partager… n’hésitez plus et contactez-moi !

 

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8 commentaires

  1. […] puis sont venus les ateliers de partages scientifiques avec les publics, notamment via la Fête de la Science […]

  2. very good thanks for this

  3. good topic thanks

  4. […] scientifique « Le Goût des sciences » ou encore la Fête de la Science. Avec Élodie Cheyrou (qui nous avait déjà parlé de ses missions), Clément a travaillé sur la valorisation de ce festival. Il était notamment responsable de la […]

  5. […] Élodie Cheyrou (qui nous avait déjà parlé de ses missions), Clément a travaillé sur la valorisation de ce festival. Il était notamment responsable de la […]

  6. […] puis sont venus les ateliers de partages scientifiques avec les publics, notamment via la Fête de la Science […]

  7. […] avec des recherches en histoire ou plonger à fond dans la biologie. C’est finalement la Fête de la Science qui va l’aider à trancher… Au cours de cette manifestation, il rencontre le Youtubeur […]

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